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Tout le monde s’en moque ?

Vie et fin de la réforme des rythmes (scolaires)

Ce qu’on appelle « réforme des rythmes » c’est une réorganisation du temps scolaire et périscolaire pour les enfants des écoles maternelles et primaires. Cette réforme a été imaginée et mise en œuvre par l’État à partir de la rentrée 2012.
Le souhait de cette réforme était de garantir un meilleur équilibre des temps de l’enfant et un plus grand respect de ses rythmes biologiques, cela afin de favoriser les apprentissages. La plupart des pays européens ont adopté des organisations de ce type.

En quoi cela consiste ?

Principalement, c’est de proposer une plus grande continuité entre les temps scolaires et périscolaires et en favorisant la mise en œuvre d’activités scientifiques, culturelles, sportives pour les enfants.
Ces activités sont conduites en partenariat avec les Écoles et les communes. Pour les élus, les professeurs des écoles, les parents, les directeurs et animateurs des accueils de loisirs, c’était une merveilleuse opportunité d’imaginer des actions en commun et une organisation qui fasse appel aux compétences et à l’engagement de tous.
L’Ufcv a rappelé à cette occasion son attachement au respect des rythmes de l’Enfant et au développement d’une communauté éducative large.
La réforme supposait notamment que des animateurs devraient se former et se professionnaliser – car animer des enfants tous les jours et toute l’année est différent d’une implication plus irrégulière et occasionnelle.

Bilan de la réforme

Il y a quelques mois, en juin 2017, le nouveau gouvernement a modifié la Loi : la réforme est devenue facultative. Les collectivités et les écoles qui le souhaitent ensemble peuvent aujourd’hui revenir à l’organisation précédente.
Plusieurs collectivités ont d’ores et déjà fait ce choix, elles seraient près de 80% à la rentrée prochaine.
La réforme n’a pas forcément été bien comprise. Pour des parents, des élus, des professeurs, elle a été perçue comme une contrainte supplémentaire plutôt qu’une amélioration du quotidien.
De la même manière, elle a eu pour conséquence de développer des propositions d’animation très diverses, parfois gratuites, parfois payantes, créant alors des différences supplémentaires entre les enfants bénéficiaires.
Pour les animateurs, les constats sont aussi mitigés. Certains ont pu bénéficier d’une formation professionnelle mais beaucoup se sont également retrouvés dans des situations d’emploi à temps partiel et sans perspectives.

Et conséquences !

Agir sur le temps scolaire et périscolaire à un coût. La réforme avait des incidences sur la durée des vacances, le tourisme, la gestion des infrastructures (gymnase, terrains), des transports scolaires, le montant de la rémunération des animateurs, etc.
La France est aujourd’hui un des rares pays à maintenir une organisation du temps scolaire à 4 jours qui se cumule avec des vacances estivales très longues alors que l’on connait les effets de ces organisations sur les rythmes de vie et de travail de l’Enfant : fatigue, problème de concentration, etc.
L’enjeu de la réforme était d’améliorer les apprentissages en replaçant l’Enfant au centre des préoccupations. Cinq années plus tard, on ne peut que constater que les adultes en charge de son éducation ont abandonné ce formidable challenge !

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