De nos jours, les enfants ont des droits. Ils sont protégés pour pouvoir grandir et se construire dans les meilleures conditions. Mais les choses n’ont pas toujours été ainsi et la protection de l’enfance est extrêmement récente ! La convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) a été adoptée par l’ONU… il y a seulement 25 ans ! Il faut dire qu’organiser le droit des enfants, c’est aussi bousculer celui des parents et ça c’est loin d’être simple…
Suivons notre écureuil reporter dans sa machine temporelle et remontons le temps pour découvrir cette lente et dure évolution des droits de l’enfant !
Premier bond au 20e siècle : et le droit des enfants fut !
En 1959, les Nations Unies adoptent une charte relative aux droits des enfants qui sera signée par les 78 états membres dont la France. Mais ce n’est que 30 ans plus tard, le 20 novembre 1989, que naît la
Convention Internationale des droits de l’enfant (CIDE). Ce texte de 54 articles aborde tous les sujets concernant les enfants comme la famille, l’éducation, la santé… Tous les pays l’ont aujourd’hui signé et se sont engagés à le respecter sauf la Somalie, le Sud Soudan et les États-Unis (la peine de mort est interdite pour les enfants par la convention, ce qui s’oppose aux lois en vigueur dans certains états américains).
Notre reporter de choc se souvient de deux personnes qui ont joué un rôle très important dans la mise en place de textes sur le droit des enfants.
- Eglantyne Jebbs. Cette femme anglaise touchée par les horreurs de la guerre va rédiger la première déclaration des droits de l’enfant qui deviendra en 1924 la Déclaration de Genève. Ce texte proclame 5 principes de base pour la protection de l’enfance comme le bien-être, le droit au développement, au secours ou encore à la protection contre l’exploitation. Ce texte n’était malheureusement pas contraignant pour les États.
- Janusk Korscak. Médecin pédiatre polonais, il a passé sa vie à défendre les enfants. Ses écrits et travaux font de lui un précurseur et une référence dans les domaines de la pédagogie et du droit des enfants. Ce sont d’ailleurs ses idées qui sont à la base de la convention internationale du droit des enfants (CIDE) en vigueur actuellement.
Direction le 19e : l’école devient obligatoire et le travail des enfants est réglementé… enfin presque !
Cette époque pas si lointaine est bien sombre pour les enfants à cause de la
révolution industrielle et du travail en usine. Beaucoup de familles d’ouvriers sont dans la misère et font travailler leurs enfants pour pouvoir vivre. Peut-être as-tu lu le roman
Germinal d’Émile Zola ou encore
Les misérables de Victor Hugo ? Si tu ne les as pas encore lu, notre super reporter te conseille ces deux livres qui décrivent très bien les conditions de vie et la misère qui régnaient pendant cette période.
Les enfants travaillent parfois dès l’âge de 4 ans dans les mines et en usine jusqu’à 15 heures par jour, c’est-à-dire exactement comme les adultes ! Leurs salaires sont ridicules par rapport aux salaires déjà misérables de leurs aînés et ils effectuent les tâches ingrates que ni une machine ni un adulte ne peut effectuer. Mais les choses vont évoluer.
À partir de 1833, des
écoles publiques sont créées partout en France. Il faut pourtant attendre la fin du 19e siècle pour que l’
instruction devienne obligatoire pour les 6/13 ans, filles comme garçons. Merci qui ? Mais non pas Charlemagne… Merci Jules Ferry !
Le temps de travail va quant à lui être réglementé. Les enfants de moins de 13 ans n’iront plus travailler mais iront à l’école, et pour les plus vieux les journées seront limitées à une 10n d’heures de travail. Toutes ces lois sur le travail serviront plus à faire évoluer les mentalités car elles seront au départ très peu suivies et appliquées.
En bref, au 19e siècle on admet que l’enfant a un statut et des besoins particuliers et qu’il est un être en construction et en évolution. Il n’est pas un mini-adulte mais bien un être à part entière qui doit être protégé.
Remontons encore un peu le cours du temps jusqu’à la révolution française. Le début du commencement du départ des droits pour les enfants !
Avec la révolution arrive la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Ok, ce n’est pas le droit des enfants, mais c’est à partir de ce moment que les choses vont commencent à évoluer. La majorité va passer de 25 à 21 ans et la toute-puissance paternelle après la majorité va enfin être abolie. Allons voir encore un peu plus tôt…
Au temps de Jacquouille la fripouille et Godefroy de Montmirail, on ne fait pas de différences entre enfants et adultes
Au Moyen Âge la vie est bien courte et on ne laisse pas le temps aux enfants pour se construire et pour grandir. Ils sont considérés comme des adultes miniatures. Du coup, ils travaillent dès leur plus jeune âge, souvent en apprenant très tôt le métier de leur père.
Allez dernier saut dans le temps, direction Rome…
L’Antiquité : « fais pas ci, fais pas ça, viens ici, mets-toi là… »
Faisons un peu de latin, «
infans » ou enfant veut dire «
celui qui ne parle pas ». Et bim, autant te dire qu’à l’époque l’enfant n’a pas du tout son mot à dire. Il est plutôt considéré comme dépourvu de réflexion, de logique, voire même d’intelligence… Le droit romain donne la majorité civile à 25 ans mais le père règne en maître sur les enfants AVANT et APRÈS leur majorité. Une loi romaine du nom de « Pater familias » donne le pouvoir absolu au père qui peut même refuser un enfant à sa naissance !
Bon notre voyage est terminé. Retournons vers le futur ou plutôt le présent où les conditions de l’enfant sont quand même bien plus agréables !
Au fil des siècles, il a fallu se battre pour que les enfants soient enfin protégés et le combat n’est pas terminé ! Mais là, c’est une autre histoire que tu pourras lire dans la prochaine Newsletter !
Pour aller plus loin et se creuser la noisette :
Sur les enfants :
Sur les droits et la réglementation :
Crédit photo : Library of Congress - Lewis W. Hine